C'est la rentrée !
Et voilà, nous revoici, nous revoilà...en pleine forme, tout bronzés, après un été si ensoleillé.
Nous avons pris le temps de lire entre deux apéros, une baignade et une balade à vélo.
Cette année, la rentrée littéraire est plus resserrée mais tout même 550 romans !!!
Nous ne les avons, bien évidemment, pas tous lus … et Antoine qui fait sa mauvaise tête n’a lu que ce qu’il avait envie (grrrrrrrrrrrrr).
Faber, Tristan Garcia, Gallimard, 21.50 euros
Que sont devenues vos idoles du lycée ? Les grandes gueules, les populaires, les leaders politiques ?
Faber est un de ceux-là, un ange noir, beau, rebelle et remarquablement intelligent.
Le croyant en danger, Madeleine décide d’aller le chercher en Ariège où Faber s’est isolé, mais ce n’est plus tout à fait le même homme. Malgré son aspect sale et négligé, il a gardé toute sa superbe et la mémoire des choses passées…
Après 15 ans d’absence, qu’attendent ses amis d’enfance, Madeleine et Basile, de son retour? Que restent-ils des souvenirs ? Quels secrets les lient ?
Un roman rythmé et générationnel. Tristan Garcia maintient le suspense tout le long de ce pavé de 500 pages, nous confronte à un personnage énigmatique, parfois irréel, un démon en proie au même désir que tout un chacun : Rendre la justice, faire le bien autour de soi ou au moins, faire le moins de mal possible.
Kinderzimmer, Valentine Goby, Actes sud, 20 Euros
Ravensbrück, 1944. Mila attend un enfant et doit survivre.
Les douleurs physiques, la déchéance et la résistance des corps sont incroyablement bien retranscrites par Valentine Goby.
Bien sûr c’est effrayant, on aurait envie de ne pas savoir, de refermer le livre mais malgré l’horreur, renaîtra l’espoir et la solidarité entre ces femmes internées.
Une simple phrase, citée par l’éditeur en quatrième de couverture résume la rage nécessaire pour survivre et cette entraide si nécessaire:
« Pourquoi fais-tu ça ?qu’est-ce que tu veux ?
-la Même chose que toi. Une raison de vivre »
Très fort !
Esprit d’hiver, Laura Kasischke, Bourgois, 20 Euros
Le matin de Noël, Holly se réveille en éprouvant une drôle de sensation : " quelque chose de Russie nous a suivi jusqu’ici ".
Elle a beaucoup dormi et il y a tout à préparer pour accueillir les invités. Tatiana, sa fille adolescente traine la patte, enfant adoptée, elle se confronte, sans cesse, à sa mère, mais « quelque chose de Russie » les a suivi jusqu’à chez elles
Roman à l’ambiance glaçante, Kasischke retient notre attention jusqu’à la fin et quelle fin !!!
Le roman étranger à lire absolument : Dans le silence du vent, Louis Erdrich, Albin Michel, 22.50 Euros
Joe, jeune indien de 13 ans va voir sa vie bouleversée après le viol de sa mère. Les conséquences sur sa vie familiale auparavant paisible, vont le pousser à partir à la recherche du coupable de cet acte ignoble. Joe enquête, cherche des indices et emmène le lecteur à la découverte de la vie à la réserve. Avec un sens du détail très maitrisé et une puissance descriptive rarement lue, la lecture de ce roman d’une grande profondeur nous hante durablement
Voir chronique d’une autre libraire : http://wo-o-o.blogspot.fr/
Et puis, Antoine a déterré pour vous...
Joseph Hansen, Par qui la mort arrive, Rivages/noir, 1986.
Premier roman lu de Joseph Hansen, et quel choc ! Mes amis comment un auteur aussi brillant peut être aussi peu lu, moi-même je m’étonne de ne pas avoir ouvert un de ces ouvrages plus tôt .L’histoire est simple en apparence : Dave Brandstetter, enquêteur pour le compte d’une société d’assurance et héros récurrent chez Hansen, est chargé d‘élucider la mort mystérieuse de Rick Wendell, copropriétaire d’un bar gay. Entre passion et jalousie, les suspects et les mobiles se croisent et s’entrecroisent…
Joseph Hansen semble prendre un malin plaisir à dérouter son lecteur tout en le plongeant dans l’atmosphère et le milieu interlope homosexuel sauce West Coast années 70.
Nathanael West, Miss Lonelyhearts, Sillage, 1933.
Nathanael West meurt à 37 ans d’un accident de voiture le 22 décembre 1940, le lendemain de la mort de son ami F .S Fitzgerald. Il laisse derrière lui ce chef-d’œuvre éblouissant : Miss Lonelyhearts (littéralement « Mademoiselle cœurs-solitaires »). Miss Lonelyhearts est le nom de plume du héros de ce court roman, un jeune homme chargé de rédiger chaque jour la rubrique courrier du cœur pour le compte du New York Post Dispatch. Hanté par la figure du Christ, Miss Lonelyhearts est convaincu de racheter l’humanité en répondant à des lecteurs dont l’existence est miséreuse, sordide, brisé. Mais au lieu de la rédemption attendue, peu à peu, lentement mais surement, la vie de Miss Lonelyhearts bascule…
Miss Lonelyhearts est un roman entêtant, au carrefour entre l’interrogation sur le Mal de Dostoïevski et le roman noir américain, qui une fois terminé ne se laisse pas facilement refermer…
Ils ont lu pour nous :
Les saisons de Louveplaine, Cloé Korman, Seuil
Nour est une jeune femme algerienne, vivant dans le sud de l’Algérie et mariée à Hassan depuis trois ans. Celui-ci est parti en France où il s’est installé comme menusier à Louveplaine. Hassan ne voit son épouse et leur petite fille qu’une fois par an, l’été. Mais lors de son dernier voyage, il est très préoccupé et ne donne plus aucune nouvelle une fois qu’il est parti. Nour décide de le rejoindre. Elle arrive à Louveplaine, dans leur appartement vide au 15 ème étagede la tour Triolet. Hassan est absent…Au fur et à mesure de l’histoire, apparaissent une multitude de personnages et des thémes sur la banlieue du « 9-3 »
Ce roman ne brille pas par son style mais proche du documentaire (on pourrait se croire dans la revue XXI), il est intéressant.
Et puis, n'oubliez pas notre prochain rendez-vous : Le samedi 7 septembre à partir de 10h30, venez assister à notre lecture de contes Kamishibai pour les enfants à partir de 3 ans.